Esclavage en Mauritanie : Trois questions à Biram Dah Abeid

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Ouestafnews – Ce qui frappe sur cette question précise de l’esclavage c’est la difficulté de son processus d’abolition en Mauritanie, en dépit des traités internationaux signés, pourquoi selon vous y a-t-il ce blocage permanent ?

Biram Dah Abeid – Il n’y a jamais eu un véritable processus d’éradication de l’esclavage et les pratiques d’un autre temps qui sévissent toujours en Mauritanie mettant au ban de l’humanité plus de 20% des Mauritaniens, esclaves de fait par la naissance (…) Le segment minoritaire des Maures, se distinguant par la couleur assez claire de la race sémite, se nomment eux même beidhane c’est-à-dire blancs, par opposition aux noirs que nous sommes, à l’instar des Afrikaners en Afrique du Sud, du temps de l’apartheid.

Les autorités mauritaniennes, depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, sont issues de la communauté arabo-berbère qui a fondé son mode de vie et sa gouvernance sur l’esclavage et le racisme.

Ouestafnews – Quel jugement portez-vous sur la feuille de route annoncée par le gouvernement et censée mettre fin définitivement à l’esclavage ?

BDA – C’est un leurre comme toutes les autres initiatives mensongères de ce gouvernement. Ce groupe Beidhane qui détient en Mauritanie tous les leviers de pouvoirs, empêchent fermement l’enclenchement de tout processus juridique, politique, économique ou culturel visant l’éradication de l’esclavage.

La réalité c’est que nous avons des esclavagistes qui gouvernent, édictent des lois anti-esclavagistes et ratifient des conventions sur les droits humains, seulement pour la consommation internationale, et en même temps, emprisonnent et interdisent toute organisation qui réclame, sans accepter la corruption et le silence, l’application effective des lois anti-esclavagistes.

La preuve, trois militants d’IRA-Mauritanie sont en prison et des dizaines de militants de l’ONG, interdite par le gouvernement, ont connu les affres de la prison, de la torture et de la répression.

Ouestafnews – D’aucuns soutiennent que l’esclavage est d’abord une question culturelle, en Mauritanie d’où la grande difficulté de son éradication, qu’en pensez-vous ?

ABD – C’est faux, archi-faux, il n’y a rien de culturel dans l’esclavage. C’est tout simplement criminel, c’est un crime largement pratiqué par ceux qui nous gouvernent.
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