Guinée : 69 contrats miniers ‘annulés’, selon Lansana Kouyaté

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PAR OUESTAFNEWS

M. Kouyaté, qui s’exprimait sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) captée par Ouestafnews, a expliqué que dans certains cas, ces concessions ont été accordées depuis plusieurs années et il n’y a pas eu un seul coup de pioche, ce qui à son avis constitue une raison suffisante pour annuler les contrats.
Le premier ministre n’a pas évoqué les autres raisons pour justifier le nombre important de contrats annulés. Néanmoins, on sait que depuis plusieurs mois, le pays est engagé dans la réforme de son secteur minier qui représente le 1/3 de son produit intérieur brut.
Selon les derniers chiffres disponibles, la Guinée, avec près des deux tiers de réserves de bauxite dans le monde est parmi les premiers producteurs de ce minerai. Son sous-sol est également riche en fer, en diamant, en or, etc. En dépit de toutes ses richesses, la grande majorité de la population guinéenne (estimée à environ 10 millions d’habitants) vit dans la pauvreté.
En août dernier, une étude menée par une Commission interministérielle avait conclu que la Guinée subissait "d’énormes préjudices" financiers dans les contrats qui lient le pays aux compagnies minières internationales qui exploitent ces richesses.
"Il apparaît que ces Convention et avenants comportent des déséquilibres énormes au préjudice de l’état guinéen et exigent en conséquence que des actions concrètes de clarification soient engagées pour faciliter des renégociations objectives, au bénéfice de la Guinée, en toute responsabilité", avait alors affirmé le gouvernement lors d’un conseil des ministres.
Depuis son arrivée au poste de premier ministre, en février 2007 et suite à de vives protestations des syndicats qui dénonçaient, entre autres, la corruption de la classe dirigeante du pays, Lansana Kouyaté a annoncé une série de mesures visant à ramener plus de transparence dans la gestion des affaires publiques.
Des audits ont été annoncés au niveau de toutes les institutions publiques et parapubliques, et le premier ministre avait lui-même annoncé que les contrats miniers pourraient être revus, si nécessaire.
Malgré ces premiers résultats, le gouvernement de Kouyaté, dit « gouvernement de consensus", commence à faire l’objet de critiques à l’intérieur du pays. Le 7 décembre dernier, la syndicaliste Hadja Serah Rabiatou Diallo, qui était à la tête des syndicats à l’origine des mouvements sociaux de janvier-février 2007, a affirmé à la télévision guinéenne que les "effets" des multiples mesures annoncées par le gouvernement tardent à se faire ressentir.
En réalité, des sources proches de la syndicaliste affirment que son soutien à Kouyaté s’émousse en raison du non respect par celui-ci du "protocole" signés entre les syndicats et le président Lansana Conté, protocole ayant rendu possible la nomination de l’actuel premier ministre.

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