Médias : vers une convention collective à l’échelle ouest africaine

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Par APS

L’atelier a réuni, dans le cadre du Projet de renforcement des capacités de l’UJAO, les dirigeants des associations professionnelles des 16 pays (travailleurs), les membres du Forum des responsables de médias de l’Afrique de l’Ouest (FORMOA, employeurs), les principaux acteurs du secteur des médias et des spécialistes du droit du travail.
Un projet d’acte communautaire portant reconnaissance et protection du titre de journaliste professionnel a été également adopté.
La rencontre, à laquelle l’UNESCO était représentée, ainsi que la Fédération internationale des journalistes, se voulait le prolongement et l’achèvement des nombreux autres ateliers, dont celui qui avait abouti à l’adoption, en 2004 à Dakar, d’une Convention collective cadre des journalistes.
Les conditions sociales et de travail des professionnels des médias sont un facteur principal et essentiel pour la liberté de la presse, souligne l’UJAO.
Ainsi, l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée à Dakar en 2005, il avait été demandé aux Etats membres de l’UNESCO de créer un environnement propice à l’essor du secteur des médias sur la base de l’indépendance, de la viabilité, du pluralisme et du professionnalisme.
La difficulté majeure de la mise en œuvre de la convention collective cadre de 2004 se trouve dans l’harmonisation de la grille salariale, compte tenu de la disparité des situations au niveau des pays de l’Afrique de l’Ouest.
Ainsi, dans le projet d’arrêté-modèle adopté et pouvant offrir aux ministres du Travail la possibilité de prendre un arrêté imposant des conditions minimales, les salaires seront fixés selon le niveau de revenus et de chaque pays.
De même, pour les critères d’entrée dans la profession, jugés parfois draconiens, il a été tenu compte de la situation des pays où il n’y a pas d’écoles de journalisme.
En direction de la CEDEAO, un projet d’acte visant la reconnaissance et la protection du titre de journaliste professionnel en Afrique de l’Ouest a été adopté.
Pendant longtemps, seuls les travailleurs des médias publics ont bénéficié de conditions de travail et salariales codifiées.
Le Sénégal est le seul pays ayant une convention collective étendue applicable à tous les journalistes. La Côte d’Ivoire et le Bénin ont des conventions sectorielles.
Dans plusieurs pays, des actions ont été engagées, sans connaître de progrès significatifs.
Selon l’UJAO, les dispositions du code du travail en vigueur dans presque tous les pays d’Afrique de l’Ouest stipulant qu’un ‘’décret ou un arrêté du ministre chargé du Travail peut, à défaut ou en attendant l’établissement d’une convention collective, réglementer les conditions du travail pour une profession déterminée’’ ouvrent la possibilité de mettre en vigueur les dispositions essentielles de la convention cadre.
Les éditeurs de presse ont insisté sur la nécessité d’un environnement favorable aux entreprises de presse, qui permettrait la mise en œuvre effective de la convention collective.
Les syndicats et associations de journalistes sont sensibles à cet arguments et les textes adoptés prévoient que les entreprises de presse qui emploient des journalistes professionnels et respectent les conditions minimales bénéficient seules de dispositions à prendre par les pouvoirs public.

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