Prix Mo Ibrahim : Pedro Pirès sacré, reconnaissance pour le Cap Vert

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« Le comité d’attribution a été impressionné par la capacité et la vision du président Pirès qui l’a conduit à transformer son pays en un modèle de démocratie, de stabilité et de développement », a souligné dans son discours le président du comité d’attribution, Salim Ahmed Salim, par ailleurs ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA, ancêtre de l’Union africaine).

Le Cap-Vert est devenu au cours de ces dix dernières années, « l’un des deux seuls pays africains à sortir de la catégorie des pays les moins avancés… », a souligné M. Salim dans son discours. En outre, a-t-il tenu à ajouter, « durant toute sa carrière le président Pirès s’est constamment attaché à privilégier les intérêts de ses concitoyens, y compris ceux de la diaspora, sans jamais se départir de sa modestie et de son intégrité ».

Le Cap Vert, qui a connu cette année (2011) une nouvelle alternance pacifique au sommet de l’Etat, est désormais considéré comme le modèle démocratique par excellence en Afrique de l’Ouest, à côté de pays comme le Ghana, le Bénin ou encore le Mali. Sur le plan économique également ce pays-archipel, constitué de neuf îles, reste l’un des plus performants de la sous région.

D’ailleurs, dans leur intervention la plupart des membres du comité ont salué « l’inexistence de la corruption au Cap-Vert », et en ont attribué le mérite au président Pirès.

C’est la deuxième fois en moins d’une semaine qu’un leader ouest africain est primé au plan international, le jury du Nobel de la paix ayant décidé d’attribuer ce prestigieux prix à Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia. Une décision qui a suscité la controverse dans son pays pour son rôle dans le financement de la rébellion armée de l’ex-président Charles Taylor, aujourd’hui traduit en justice à la Haye (Pays Bas) pour crimes de guerre.

Le prix Ibrahim, institué par Fondation Mo Ibrahim, est le prix le plus richement doté au monde, selon ses initiateurs. Le lauréat reçoit 5 millions de dollars, versé sur dix ans, puis un versement annuel de 200.000 dollars.

En théorie, le prix doit être décerné chaque année à un « ancien chef d’Etat ou de gouvernement africain, élu démocratiquement, ayant fait preuve d’excellence en matière de leadership au cours de son mandat, et ayant achevé son mandat en respectant les échéances définies par la constitution ».

Toutefois la pertinence du prix ne fait pas l’unanimité au sein de l’élite intellectuelle africaine et le choix de « chefs d’Etat » et de « chefs de gouvernement » reste vigoureusement critiqué par des acteurs de la société civile africaine.

Le prix Ibrahim a été décerné pour la première fois en 2007 à l’ancien président Mozambicain Joaquim Chissano, suivi l’année suivante du Botswanais, Festus Mogae. En 2009 et 2010, le prix n’avait pas été décerné faute de officiellement faute de « candidat valable ». Mais certaines sources avait fait le lien entre la non attribution du prix, et la crise financière internationale qui n’avait pas épargné les grosses fortunes du monde.

Mo Ibrahim est un milliardaire britannique, d’origine soudanaise. Il s’est enrichi grâce à des investissements dans le secteur des télécommunications et surtout à la vente en 2005 de la société Celtel pour un montant de 3,4 milliards de dollars. Il a, dit-il, institué son prix pour soutenir la bonne gouvernance en Afrique.

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