Pour faire à cette situation qui crée un « déficit alimentaire », les ministres en charge de l’Agriculture, du Commerce et de l’Intégration des pays membres de la Cedeao et leur homologues tchadien et mauritanien se réuniront le 5 juin 2012 à Lomé au Togo, en vue de proposer des solutions.
« Il est aussi attendu des ministres présents un engagement en faveur de la libre circulation des denrées alimentaires dans la région, d’assurer une distribution effective des ressources financières entre états membres affectés par la crise, de pousser les états membres à une augmentation des allocutions budgétaires pour les programmes de sécurité alimentaire dans la région », ajoute le texte.
Pourtant, régulièrement confrontés à des sécheresses et à des déficits de production vivrière qui durent depuis des décennies, les pays du Sahel avaient déjà défini un Cadre stratégique de sécurité alimentaire (Cssa). Ce document de référence du Comité permanent Inter-états de Lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) dont sont membres tous les pays concernés par la crise alimentaire actuelle.
Ce texte adopté en décembre 2000 par les états membres du Cilss, se fixait déjà comme moyen de lutte contre l’insécurité alimentaire, la promotion d’une agriculture « productive », diversifiée et régionalement intégrée et l’amélioration des dispositifs de prévention et de gestion des crises conjoncturelles entre autres.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses ONG africaines et internationales lancent des appels désespérés à l’aide internationale pour sauver des populations potentiellement menacées de famine. Toutefois, la crise économique et financière qui sévit en Europe et aux USA laisse peu de chances à de tel appels pour être entendus.
En 2008 une grave crise alimentaire, sur fond de flambée de prix des denrées de première nécessité en Afrique de l’ouest et dans d’autre pays du Sahel, avait mis la région en ébullition avec les fameux « émeutes de la faim ». Celles-ci avaient touché plusieurs pays allant du Sénégal au Cameroun en passant par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, etc. Dans certains cas, la violence des manifestations avaient entraîné la mort de quelques personnes, parmi les manifestants.