Sénégal : faut-il imposer la couverture maladie ?

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Dans un pays, où seuls 20 % de la population dispose d’une couverture maladie, la question n’est pas sans intérêt et a fait l’objet de prises de positions diverses lors d’un débat sur la question,organisé à Dakar.

Pour Serigne Diouf, économiste, au niveau de ministère sénégalais de la Santé et de l’action sociale ce choix obéit à un cadre juridique « interne et externe ».

« Le Sénégal a fait une option volontaire, tout d’abord par rapport au cadre juridique qui précise que l’adhésion au Sénégal ne peut être que volontaire et il y a aussi un règlement de l’Union économique et monétaire ouest africaine qui exige aussi une adhésion volontaire », a-t-il expliqué lors d’un débat, le 24 avril 2014 à Dakar.

Selon M. Diouf le Sénégal ne dispose pas pour le moment d’un cadre juridique permettant de rendre obligatoire l’assurance maladie. A l’en croire, rendre le procédé obligatoire doit d’abord passer par des mesures incitatives, notamment à travers des subventions et l’augmentation des offres de soins.

A l’inverse de cette approche volontaire défendu par le gouvernemental, d’autres prônent un système « obligatoire ».

« Le secteur de la santé est confronté à l’obstacle du financement et une adhésion obligatoire viendrait comme solution à ce problème », a soutenu Mballo Dia Thiam du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas).

« Du point de vue technique, l’option obligatoire reste la mieux indiquée quand on veut atteindre une couverture maladie universelle », souligne pour sa part, François Diouf spécialiste de l’économie de la santé à Abt Associates (organisation américaine, spécialisée dans le renforcement des systèmes de santé à travers le monde).

La plupart des tenants du système d’adhésion obligatoire à l’assurance maladie, s’appuie sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé qui en fait le « seul moyen « de parvenir à la couverture universelle.

Ce qui toutefois, ne se vérifie pas toujours à l’épreuve du terrain. Selon Serigne Diouf, citant les exemples du Ghana et du Maroc qui peinent à atteindre un taux de 50% malgré l’adoption d’un système « obligatoire ».

Toutefois, averti François Diouf, il importe de prendre en compte le contexte social et économique dans lequel évolue le pays en question.

Au Sénégal 80 % de la population ne dispose pas d’une assurance maladie, et à travers le CMU, lancé en septembre 2014, le gouvernement sénégalais se fixe comme objectif un taux de couverture de 75% d’ici à 2017.

Pour y arriver le CMU compte s’appuie sur le réseau des mutuelles de santé, (dont le nombre devrait passer de 250 à 500) pour recueillir l’adhésion des citoyens qui consiste en une cotisation annuelle de 7000, dont la moitié est subventionnée par l’Etat, et en totalité pour les personnes identifiées comme « indigentes ».

Ce débat sur la Couverture médicale universelle a eu lieu à l’occasion d’un panel portant sur le thème de « l’assurance maladie obligatoire au Sénégal » à l’initiative de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev ).

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