Sénégal : un chef de la police annoncé à l’ONU, indignation de la société civile

0
430

Le commissaire Harouna Sy, actuellement conseiller au ministère de l’Intérieur, était à la tête du Commissariat central de Dakar lors des violentes émeutes pré-électorales. Les familles de victimes l’accusent d’être l’un des principaux acteurs de la répression qui a marqué les derniers jours du régime déchu d’Abdoulaye Wade.

« Si cette information (le départ du Commissaire Sy) est vérifiée nous n’hésiterons pas à interpeller l’ONU ainsi que les autorités sénégalaises », a prévenu la présidente du Collectif des familles des victimes de violences policières, Mme Rokhaya Gassama, qui a joint notre rédaction pour exprimer ses préoccupations.

Au niveau de la police sénégalaise on se refuse à parler de l’affaire. Selon les médias sénégalais, M. Sy a réussi à un « concours » et doit être envoyé au Darfour (Soudan) pour y gérer la restructuration des services de police. Mais, interrogé par Ouestafnews, le colonel Alioune Ndiaye, du service des relations publiques de la police n’a pas voulu confirmer l’information.

Celle-ci est pourtant largement relayée depuis dans la presse locale, ce qui a déclenché l’ire de la société civile qui rappelle que le commissaire Sy fait l’objet d’une plainte déposée par la famille de l’étudiant Mamadou Diop, tué le 31 janvier 2012, en pleine contestation contre la candidature à l’élection présidentielle du président sortant Abdoulaye Wade.

Les militants des droits de l’Homme estiment que lui garantir un poste à l’ONU équivaudrait à lui assurer « l’impunité ». C’est cette probabilité qui inquiète les associations de défense des droits de l’homme et les familles des victimes de la crise pré-électorale qui a fait, selon diverses sources, entre 6 et 15 morts .

L’annonce du départ du Commissaire Sy survient alors que la violence perpétrée par les services de sécurité sur des citoyens fait de nouveau la Une des médias. Le meurtre d’un sourd-muet, soupçonné de trafic de drogue et torturé à mort par des policiers à Kédougou au sud-est du Sénégal, dans la nuit du dimanche 12 août 2012, a provoqué un fort émoi à travers tout le pays.

Face à toutes ces dérives sécuritaires, Mme Gassama plaide pour une meilleure adéquation entre les paroles et les actes du gouvernement qui, selon elle, « doit avoir un comportement digne de cette ‘soi-disant’ démocratie qu’il porte comme un étendard à l’étranger ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici